Ca, c'est une surprise

« Mettez les mains au dessus de la tête, Fisher, et agenouillez-vous. »

Toi tu rêves en couleurs, mon gars. Comment j'avais fini comme ça déjà ? Stupide. Ah non, tu ne vas pas encore recommencer petite voix, je n'ai pas le temps pour toi. Stupide. Si tu veux...
Alors que je me rappelle, j'étais parti à la recherche de Lucas quand les gars de l'unité 101 avait commencé à me suivre. Ces gars là pullulaient de partout, à croire que le gouvernement humain avait réellement envie de mettre la main sur les strigoïs. Seulement voilà, ils avaient cru qu'ils allaient pouvoir me mettre la main dessus également et je les en avais détrompé. Alors comment j'avais fini par me retrouver braqué par un lance-roquette ? Parce que oui, on me visait là avec un lance-roquette. Eh bien, l'histoire ne se termine pas là. Vous vous souvenez de Kahlan, ma petite sœur à moitié sauvage ? Eh bien ils avaient réussis à la capturer. J'avais réussi à les rejoindre, à tous les déchiqueter et j'avais sauvé la petite sœur qui pour me remercier m'avait encore menacé de m'étriper si je l'approchais puis on était parti chacun de notre côté. Sauf que voilà, au moment de sortir de la base, j'étais tombé sur un mec à moitié mort qui me visait avec son lance-roquette comme s'il pouvait me retenir indéfiniment. Je le regarde avec une certaine lassitude, sans bouger de ma place.

« Tu sais, tu seras mort avant que les secours n'arrivent. Tes tripes ont l'air de vouloir se faire la malle ailleurs et généralement, ce n'est pas le genre de chose qui pardonne. Et crois-moi, j'ai déjà fait plusieurs expériences à ce sujet, tu ne survivrais pas plus de... »
« Ta gueule le monstre, à genoux j'ai dis ! »

Je déteste qu'on m'interrompe, je l'ai déjà dit ça ? Je laisse un sourire froid éclore sur mes lèvres puis je bouge à toute vitesse. L'homme tire mais comme prévu il est lent, beaucoup trop lent, et sa roquette se perd dans la base déjà à moitié détruite. Je m'approche de l'humain et j'enfonce ma main dans le trou béant de son torse, faisant s'agrandir ses yeux de façon assez démesurés et au combien intéressants. Tues-le, tues-le, tues-le. Tues-les tous ! On se calme la deuxième petite voix. Dis donc, papa, maman, vous êtes bien en forme aujourd'hui.

« Je déteste qu'on m'interrompe. Mais je ne peux pas t'en vouloir, grâce à toi, toute mon œuvre là-derrière vient d'être détruite et tu m'aides à couvrir mes traces. Alors je vais te faire une faveur et je vais te tuer vite. Tu avais deux heures devant toi avant de mourir maintenant il te reste... 5. 4. 3. 2. 1. » Je lui arrache soudainement le cœur et je vois son visage se figer dans la mort en une expression de surprise pendant que quelques gerbes de sang tâchèrent ce qui restait de mon blazer. « Tu es mort. Et moi je suis encore plus sale. »

Je laissais retomber le cœur en me redressant, passant ma main non-tâchée de sang dans mes cheveux qui, eux, étaient recouverts de plâtres. Merci à la destruction de cette immeuble. Il faut dire que je n'avais pas fait dans la dentelle quand je m'étais introduis ici, ils m'avaient terriblement agacé. J'avais choisi de faire simple et efficace, pour une fois. J'entends une partie du toit s'effondrer et je jette un regard derrière moi. Si cet endroit est encore debout dans quatre minutes, ça sera un miracle. Je hausse une épaule et finalement, je me mets en route vers l'extérieur, plissant les yeux quand je remarque tous les véhicules vides alignés mais dont les phares éblouissants étaient pointés vers l'immeuble. Oh je suppose que les renforts que j'avais croisé tout à l'heure venait d'ici. Visiblement, ils n'avaient pas du aimer que je les fasse attendre... Mais ils auraient mieux fait de rester là, ça c'était certain. Stupide. Pitié mère, taisez-vous. Tiens, on dirait finalement qu'ils n'étaient pas tous morts. Je vois une silhouette se dessiner dans la lumière éblouissante des phares et finalement, elle s'approche jusqu'à ce que je vois son visage. Et là, je sens le mien se figer dans une expression de surprise avant que ce ne soit la froideur qui vienne tout recouvrir.

« Malia, qu'est-ce que tu fais là ? »

Tu m'as abandonné il y a maintenant bien des mois de cela, ne me dis pas que tu t'es sentie coupable après tout ce temps, je ne te croirais pas. Je la scrute sans bouger, remarquant qu'elle est toujours aussi belle et toujours aussi bien apprêtée. Assez ironique quand on voit mon apparence, une ancienne belle vêture avec jean et blazer, mais maintenant je suis recouvert de plâtre et de sang, alors qu'elle est toute immaculée. Oui, tout cela est bien ironique quand on nous connaît...